L'eau de pluie présente une acidité naturellement plus élevée que l'eau du robinet, avec un pH moyen d'environ 5,6, contre 6,5 à 8,5 pour l'eau potable. Cette acidité s'explique par la dissolution du dioxyde de carbone atmosphérique, formant de l'acide carbonique. Ce phénomène est amplifié par la présence de polluants atmosphériques comme les oxydes de soufre et d'azote, qui peuvent faire chuter le pH jusqu'à des valeurs inférieures à 5, donnant naissance aux "pluies acides".
De plus, l'eau de pluie récupérée des toits est particulièrement chargée en contaminants supplémentaires : débris végétaux, fientes d'oiseaux, mousses, particules métalliques issues de la corrosion des toitures et des gouttières (zinc, cuivre, plomb dans le cas d'anciennes installations). À l'inverse, l'eau du robinet est soigneusement traitée et équilibrée : elle subit plusieurs étapes de filtration et de désinfection, est enrichie en minéraux essentiels (calcium, magnésium), et son pH est régulièrement contrôlé pour garantir sa potabilité.
Cette différence fondamentale de composition explique pourquoi l'eau de pluie, même filtrée, ne peut égaler la qualité sanitaire de l'eau distribuée par le réseau public.